Saut de haies !

Pour se rendre vers les quartiers nord il est nécessaire de franchir la R23, une 4 voies où les bolides bandent leurs muscles.

Aucune passerelle n’existant sur des centaines de mètres alentours, piétons et vélos n’ont d’autres choix que de s’élancer dans cette hasardeuse traversée.

La municipalité plutôt que de bâtir une infrastructure permettant le franchissement, a érigé de solides glissières "de sécurité" pour décourager toutes initiatives.

Évidemment, c’est peine perdue, car d’autres alternatives il n’y a point !  

 

Désormais, sur les trottoirs et les bas-côtés de la chaussée, on observe d’audacieux empilements de pavés permettant d’enjamber l’obstacle supplémentaire.

 

Quant ’à la sécurité je vous laisse seuls arbitres !  

 

Un anniversaire peu commun !

La chaussée était perforée depuis un an,

Les habitants du quartier excédés de l’inertie de la municipalité, ont confectionné un beau gâteau, y ont planté une bougie, et sont venus faire cadeau au TROU de se présent pour célébrer sa première année ; musique et chant accompagnant naturellement les festivités.  

Le tout largement filmé, diffusé et relayé sur les réseaux sociaux.

 

Le lendemain le trou était bougé !

 

[Vidéo de l'évènement]

Au "café-théâtre" la pièce est monotone

Des heures durant ils sont attablés au café,

Une demi-vie consumée à observer la rue : 15 mètres à droite, 15 mètres à gauche, la chaise marquant le point de symétrie du champs d’étude,

Des passants appartenant déjà au passé, et pour le futur se contenter de la répétition,

Échanger, trois salamalecs, sur le même ton fatigué que le tic-tac de la pendule,

Entretenir quelques ragots avec son compagnon de désœuvrement,

Déglutir deux cafés atrocement corsés et non moins sucrés,

Et à nouveau s’abimer en contemplation,

Espérer, sans trop y croire, qu’il advienne quelque-chose, oh trois fois rien, juste un cri, un éclat de rire, une altercation,

Pourtant rien,

Et demain sera identique…