mercredi 13 novembre 2013

Tellement Bethlehem...


[Palestine – Bethlehem – novembre 2012]

mardi 12 novembre 2013

Maroc - Un peu partout, un peu nul part...

 









[Maroc – Un peu partout, un peu nul part  – Entre Février et Avril 2013]

vendredi 11 octobre 2013

Istanbul


3 photos en passant... 




 [Istanbul - Turquie - Juillet 2013]


jeudi 10 octobre 2013

Cappadoce









 [Cappadoce - Turquie - Juillet 2013]

mercredi 4 septembre 2013

Les mosquées d'Istanbul


Les mosquées d'Istanbul sont à nulle autres comparables : Il y flotte une quiétude décomplexée, les muezzins y exercent leur talent sans avoir recours à un excès de décibels, l'étranger discret y est le bienvenue, d'une finesse et d'une beauté époustouflantes sans pourtant jamais être ronflantes, leur dimensions parfaites nous invitent au détour et leur fraîcheur excise métamorphose notre crochet en recueillement serein. 
Il fait si bon y flâner, y discuter, vibrer aux sons des récitations.  


 





[Mosquées à Istanbul - Turquie - Juillet 2013]

dimanche 25 août 2013

Les douceurs du Bosphore, de la Corne D'Or, de la mer de Marmara à Istanbul







[Istanbul - Turquie - Juillet 2013]

mercredi 21 août 2013

L'ère de la peur est de retour en Egypte...



Il y a quelques années lorsqu'un interlocuteur cairote me demandait ce que je pensais de Moubarak, je prenais une mine taquine et retournais sa question : "et toi qu'en penses-tu ?".
Alors forcé de me répondre qu'il aimait le personnage, je souriais l'air narquois et retournais à sa question première : "Oui, je pense comme toi, alors ! "

Et bien ces années semblent être retour ! Il fut un temps où dans les rues du Caire, on pouvait dire que l'on n'avait guère de sympathie pour les Frères, essayez maintenant de dire que vous n'aimez pas les méthodes de l'armée et sa manière d'exercer le pouvoir !

Extrait d'un article de France 24 [Lien : Carnet de route : le retour du mur de la peur dans l’Égypte"post-Morsem"] : "Le signe le plus clair de la contre-révolution en cours reste néanmoins la reconstruction méthodique du mur de la peur que les révolutionnaires de la place Tahrir avaient fait tomber en 2011."
[...]
"Plusieurs Égyptiens horrifiés par la tournure des événements, rencontrés au gré des reportages, ont refusé de s’exprimer ou d’être cités dans des articles, de peur d’être dénoncés comme "traîtres" face à la "guerre contre le terrorisme".

mardi 20 août 2013

Lire l'avenir dans le marc de café...


Alors comment vois-tu l'avenir du Parc Gezi ? 


lundi 19 août 2013

Kadıköy (Istanbul Turquie)






[Kadıköy - Istanbul - Turquie - Juillet 2013]

dimanche 18 août 2013

Eminönü (Istanbul Turquie)




[Eminönü - Istanbul - Turquie - Juillet 2013]

vendredi 16 août 2013

La part des choses...


Le problème quand un parti religieux est aux rênes d’un pays, c’est que bien souvent ses dirigeants ne font pas la part des choses entre aspirations du peuple et l’achat* de leurs places au Paradis.

* Et pour se l'acheter, ils disposent ni plus ni moins du trésor public !

Le problème quand les militaires sont aux commandes d'un état, c'est que bien souvent leurs dirigeants ne font pas la part des choses entre aspirations du peuple et leur vanité aveuglante de petits caïds**.

** Et pour se l'assurer, ils disposent ni plus ni moins de chars d'assaut ! 

[Une pensée pour l’Égypte sous les balles et les larmes]

jeudi 11 juillet 2013

Communiquer : Se mettre en relation avec...



Nous constatons fort vite que nous ne partageons aucun lexique commun ; pourtant, nous sommes fils de l’ère du temps et fruits de ses technologies.
Il choisit donc de m’interroger en usant de cette racine commune ; concrètement, cela consiste à pianoter sa question sur la plaquette ultra-technologique sortie de sa poche.
Demande à cette maîtresse ès linguistique de rendre ses mots intelligibles dans un patois qui m’est connu.
Lumière est faite ! Désormais son incompréhensible baragouinage révèle tout son sens. 
Je lis, pianote, fait traduire … L’opération se répète encore et encore !

Nous communiquons !!

Il fut des temps reculés où les gestes éclairaient les incompréhensions mutuelles, aujourd’hui Google s‘en charge !

[Turquie, Juillet 2013]

mardi 9 juillet 2013

Cette génération perdue !


Pour les instits cette génération est une faillite : « Pfff, que des enfants rois ! »
Pour les académiciens cette génération est une faillite : « Pfff, que des utilisateurs d’argo ! »
Pour les bobos cette génération est une faillite : « Pfff, que des fruits de la culture de masse ! »
Pour les décroissantistes cette génération est une faillite : « Pfff, que des consommateurs invétérés ! »
Pour les soixante-huitard cette génération est une faillite : « Pfff, aucune idée, que des moutons de Panurge ! »
 
... et pour les cireurs de chaussures cette génération est une faillite : « Pfff, que des baskets ! »
[Turquie, Juillet 2013] 

mercredi 19 juin 2013

Côte méditerranéenne de Turquie

Quelques photos de mes errances sur la côte méditerranéenne :
 

jeudi 13 juin 2013

Manifestations de solidarité à Antalya (Turquie)


Par solidarité vis à vis des revendications et des luttes menées par les manifestants de la Place Taksim, des sittings et manifestations ont également lieux à Antalya. 


[Turquie - Antalya - Juin 2013]

mercredi 22 mai 2013

Istanbul



Quelques errances istanbouliotes (en couleur chose rarissime) 


[Istanbul, mai 2013]

mercredi 8 mai 2013

Tanger - Detroit de Gibraltar (4)


Je vois des flots coquins danser maquillés d’une blanche écume,
Lui, voit une mâchoire pouvant briser rêve et vie.

Je vois une plage de sable où se prélasser oisif,
Lui, voit un embarcadère à partir duquel il faudra renoncer à tous appuis solides.

Je vois la côte espagnole,
Lui, voit aussi la côte espagnole.

Je vois 14 km d’un tendre bras de mer,
Lui, voit un océan.

Je vois un chapitre de mon livre d’histoire et le sujet d’une de mes épreuves de géographie,
Lui voit un chapitre de son histoire et une désolante épreuve dressée par la géographie.

En fait, je ne vois rien de particulier…
Lui voit l’enjeu d’une vie ! 

[Maroc, Tanger, détroit de Gibraltar - Avril 2013] 

mardi 7 mai 2013

En contemplant le détroit de Gibraltar


Un jour, un homme, des hommes,
Tracent une ligne sur un bout de papier,
Déposent leurs armes sur les flans opposés d’une verte vallée,
Glissent quelques fortunes dans les bonnes mains,
Stoppent leurs montures sur les rives d’un fleuve trop tumultueux

Au départ les tensions perdurent,
S’apaisent,
Un jour cela fait consensus, ou presque…
Une énième frontière est née.

Désormais, d’un côté, on jugera légitime de se vautrer dans l’opulence, de banqueter tout en  contemplant nos voisins "de la mauvaise rive" consommer leurs famines
Les exploitant tantôt, c’est si simple, ils sont si faibles.
Et …
Et "les autres", enfin je veux dire : les étrangers, qu’ils crèvent ! La ligne est tracée !
Ils se briseront désormais sur ce trait de crayon de jadis devenu une herse à empaler les espoirs.
D’ailleurs je ne suis pour rien, n’est-ce pas ?

Qu’ils crèvent !
Certes, je ne le dis pas … je suis éduqué.
D’ailleurs je ne le pense même pas, car éduqué, je sais que côtoyer certaines réflexions n’est pas sain !
Ca me rend morose de savoir que les autres claquent… Le soleil brille aujourd’hui !

Partager ?
Tu ne comprends donc rien ! Et pourquoi moi ? Quoique, en considérant l’exploitation comme une forme aboutie et moderne du partage, alors oui, je puis m’y adonner.

Oui, je suis Chrétien pourquoi ? Même athée, oui évidemment, j’ai des valeurs !
Mais que veux-tu dans mon œil la poutre de la crise trouble ma vision, comment encore percevoir la paille de la misère ?

Allez, qu’ils crèvent
D’ailleurs je divague pourquoi ces mesquineries sur le rien, le peu, le sec, l’inutile …


[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013] 
 

lundi 6 mai 2013

Tanger - Detroit de Gibraltar (2)


 Assis à côté de lui, je me perds dans ses yeux.

Son regard perce,
scrute la côte brumeuse que l’on distingue sans peine,
tente de lire l’indéchiffrable,
n’y décèle vraisemblablement rien dont il pourra se servir le jour de…
La veille, un coreligionnaire laisser échapper : « certains y restent »
Assurément, l’espoir est de toutes les forces dont la nature nous a pourvu la plus profonde, la plus endurante et la plus noble… mais « certains y restent ». L’oublier ? Impossible. L’ignorer : le plus possible.
Son regard perce, mais rien ne perce de ses états d’âme.
Angoisse ? excitation ? stratégie ?
Entre son rêve, incarné dans ce regard et son être pesant, il y a, en cette seconde, un abime. On ne saurait savoir combien est amère cette masse, et combien ce corps se vit comme un boulet.   
Sa pupille suit la course d’un goéland, la gorge est serrée.
Ravaler ses soupirs,…
un jour …

Son regard perce, mais infiniment plus puissant est le regard de ceux qui travaillent à mettre en lambeau son rêve.

Son regard perce, et si inch’Allah, les 14 km de cette lame impitoyable ne l’emporte, alors de l’autre côté, c’est lui qui sera percé de regards… mais ceci est déjà une autre histoire

[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013] 
 

Tanger - Detroit de Gibraltar


Il m’a dit être footballeur professionnel, que l’Europe sera le tremplin de sa carrière, il en est certain.
5 fois il a tenté cette traversée. 5 fois il a échoué. Alors il attend la 6ème, ce moment viendra dès qu’il aura réamassé assez d’argent. Il faut 1000 euros. C’est très long mille euros, … ça fait plus de 5 ans, qu’il est englué sur ces côtes marocaines. 1000 euros de p’tits boulots.
« 80 %, oui 80 % minimum des blacks que tu vois ici sont là pour traverser ».
« Regarde ». Il sort son portable. « Ca c’est un pot qui a réussi il va m’aider. Oui, lui est en Espagne. Grâce à lui ça marchera, il va m’aider ».
Une laide et large cicatrice cisèle son avant bras… alors il régurgite en propos chaotiques la violence policière : «gens tués, là dans la forêt, tirs, oui sur le bateau, 2 survivants, interceptés, peur, cachés, … J’ai des preuves ! »
Il baragouine les difficultés de sa vie ici : galères, racisme, attente, besoin de fric, du fric…  . Le retour ? Impossible. Mais oui, où ai-je la tête, footballeur, il me l’a déjà dit, oui. De toute façon il faut qu’il fasse fortune, pas question de retourner au pays les mains vides.
Il raconte les zodiacs, si Dieu le veut, la mer, si Dieu le veut,  la nuit, si Dieu le veut, les patrouilles, si Dieu le veut, … A nouveau le portable. Une photo. Combien sont-ils ? Impossible de le déterminer. L’espoir, encore l’espoir.
Bien sûr qu’il aura le statu de réfugié, pourquoi ne l’aurait-il pas ? Les autres : des tricheurs, lui l’aura. Pourquoi ? « … » Et de toute façon il n’y a qu’à lui donner un ballon et le monde comprendra !

J’ai tenté,… tenté seulement… de lui parler de ce qui l’attend "de l’autre côté"
Se dissimuler, craindre, être exploiter parfois, l’hostilité, la méfiance, peut être tantôt une
solidarité impuissante.
Le quasi impossible statu de réfugiés,
Le chômage,
La solitude parfois,
Les charters, 

Mais en proie à l’espérance, la réalité brute n’est rien,
Mes mots étaient des bulles soufflées par les vents de l’espoir
J’étais inaudible,
D’ailleurs, sa vie était pétrie de tant de difficultés, que vouloir diluer ses rêves aurait été une barbarie.
Je me suis tu, …par lâcheté
… et moi aussi j’ai espéré

[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013] 


lundi 29 avril 2013

Un brin de causette...


Aller savoir pourquoi,... j’ai échoué dans une école !  
J’ai ainsi suivi un cours de mathématiques, puis un cours de français où l’on découvrait les déboires de Cosette aux mains des Thénardier *. 
Fort bien !
Désormais je puis donc lorsque quelques mioches m’alpaguent de leur sempiternel : « Donne-moi un stylo »… leur demander de reformuler en usant d’un lexique en symbiose avec leur fréquentation littéraire, et suis donc plutôt en attente d’un : « Je vous prie damoiseau, d’avoir l’amabilité de bien vouloir me remettre plume et encrier afin que chef-d’œuvre je puisse rédiger »

* Il s’agissait de formuler une description d’une illustration inspirée du roman. 




 [Maroc - Avril 2013]

dimanche 28 avril 2013

Télévision - 3 -


Aziz me dit qu’il serait bon que l’électricité arrive jusqu’à la ferme.
Immédiatement, je pense à la possibilité de réfrigérer, de s’éclairer, de communiquer,...
Puis il ajoute : « Comme ça je pourrai avoir une parabole et une énorme télévision couleur* »

* Il a pour l’heure une télé dont l’écran doit bien faire 10 cm sur 10, Noir et Blanc, dont l’alimentation a été bricolée à partir d’une batterie 12 volts (photographie)


[Maroc, Mhamid (Semaine de woofing) - Avril 2013]

Télévision - 2 -


Que je traverse le Maroc à vélo…
Qu’à mon grand âge je ne sois point marié…
Que je vienne aux portes du désert pour piocher un jardin (somme toute plutôt théorique !)

Tout ça n’a que très vaguement retenu son attention…

Par contre, que je n’ai pas de télévision, ça c’est purement inconcevable, incroyable, impensable !!! 
Mais comment puis-je vivre ainsi !

 [Maroc, Mhamid (Une semaine de Woofing) - Avril 2013]

Télévision - 1 -



La musique ou la cocotte-minute ont, selon certaines interprétations rigoristes et fatwas, été  déclarées "ḥarām"* car étant "chant du diable" ou "voie de Satan".  
Si j’étais de ceux qui décrètent, je jugerai bien plus indispensable de trouver une bribe d’écrit sacré que j’interpréterai comme un impératif de modération de l’usage télévisuel.

* ḥarām signifie en arabe : illicite ; interdit

[Maroc, Avril 2013]

samedi 27 avril 2013

Quand le rêve se prolonge bien au-delà du réveil, …



J’aime ces premières secondes où l’on se débarbouille de la nuit, subsiste un temps un léger flottement interrogatif, qui doucement se dissipe au profit de l’éveil de la conscience, et bientôt je me surprends du lieu où j’ai sommeillé. 

Le réveil a ça de l’accouchement, il nous offre l’espace de quelques secondes une infinie innocence et la surprise que le monde est ! 

S’en suit, un frottement d’œil plus tard, cette appréhension sucrée, en accédant morceaux par morceaux au projet du jour.

Et lorsque l’engourdissement se dissipe tout à fait, pointe également l’excitation de ce qui, toutes proportions gardées, sera : L’aventure ! Je mesure combien dans les faits : "je ne sais rien", car Inch’Allah, Inch’mes forces, Inch’les dénivelés ou bien plus simplement Inch’mon pneu ! Cette sempiternelle incertitude génère une douce excitation : la surprise étant assurément l’une des motivation première du voyageur. 

Alors, ... alors seulement je peux dégrafer les pans de toile de ma tente, qui en se disjoignant, dévoilent les affriolantes parures des paysages et la toilette matinale du ciel ! 

La journée commence, elle n'est tisée que d'inconnu, je m'y plonge avec ravissement...

[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]

Encore jamais utilisé (à ma connaissance) lors du tour de France !



Quand je sens mes dernières forces vacillées, j’ai recours à mon dopant !
Quelle illusion de croire que le sport pouvait se pratiquer sans user de ces méthodes. 

Posologie : « A plonger au creux de l’oreille durant toute la phase d’effort jugée trop ardue -  renouveler autant de fois que les symptômes se feront sentir »
Mise en garde : « dépendance probable – possible états seconds proche de la gaîté »
Effets immédiats, résultats garantis !
Cette pilule porte le doux nom de : Brassen

Une dose et voilà que :
-                    Ce sentier éreintant devient chemin de liberté. Cette vieille mule n’aurait-elle d’ailleurs pas pour prénom Ulysse ?
-                    Ces montagnes pellées dissimulent maintenant de vertes vallées où Hélène traine ses sabots crottés.
-                    Ces enfants couverts de poussières, reviennent à coup sûr d’une fructueuse chasse aux papillons. J’en suis d’autant plus assuré, qu’aucun lépidoptère n’a eu à souffrir leurs captures !
-                    Que pensez des propriétaires de ces amandiers, qui maintenant je le sais, attendent des bouches gourmandes
-                    Je rougis maintenant, imaginant mademoiselle dégrafer son corsage pour donner la …

Je m’égare…

[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]

mercredi 24 avril 2013

L'ouvrage le plus vaste...


Ces sentiers déroulent leurs paysages bousillés, comme autant de pages craquelées, desséchées, jaunies, étranges, d’un manuscrit dans lequel je me plonge corps et âme.

Chaque col offre une pleine page que je m’empresse de dévorer, pour ensuite reprendre calmement cette lecture, point par point.
Les virages eux, s’habillent de plus de subtilités, ils sont la ponctuation, lèvent leurs secrets avec parcimonie.
Quand je bute sur un paragraphe qui me demande de prendre de la hauteur je songe alors au suivant que je pourrai dévorer sans effort aucun.
Les chapitres sont fréquemment rédigés dans des styles fort différents, tantôt austères, ou parsemés de dialogues courts souvent explicatifs, parfois suaves ils peuvent alors être longs mais seront avalés sans peine, frais ou brulants selon les heures de lecture.
Certaines pages sont parfois rédigées dans des langues jamais rencontrées encore, il faut alors les apprivoiser et tenter de lever le secret de ce codage nouveau.

Voilà, …ces sentiers déroulent leurs paysages bousillés, comme autant de pages cornées, friables, antiques, mystérieuses, d’un manuscrit qui m’est tombé dans les mains voilà quelques années.

Cet ouvrage, je le sais immense, intarissable, prodiguant moult réponses mais plus de questions encore … Et assurément une vie ne permettra d’en appréhender que quelques modestes chapitres… 

[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]

mardi 23 avril 2013

Empathie et horreurs … échappons à l’apathie


Quand le degré d’horreur devient trop grand, quand ce que l’on entend dépasse l’entendement, alors involontairement, mais invariablement également, les faits glissent de la sphère du réel pour gagner le domaine de l’abstraction, … et conséquemment deviennent même caution au doute.
L’empathie se trouble …
Si les faits durent encore, l’empathie suit même un schéma de décroissance. Qui s’inquiète encore, je veux dire s’inquiète vraiment, des conditions de vie des Afghans ?
70 000 morts en Syrie dans des douleurs dépassant le concevable. On l’entend,… mais le degré d’horreur est tel, qu’il est absolument impossible de s’en approprier l’étendu. D’ailleurs s’il y en avait 125 000 les journaux en parleraient-ils plus ? Les citoyens prendraient-ils le chemin de la rue ? Les diplomates gesticuleraient-ils d’avantages ? Peu probable…
5 morts à Boston, … Le monde pense à Boston, souffre, vibre de compassion ! 
Qui souffre d’un attentat à Mossoul ? Autant annoncer une perturbation météo !

D’autre part, il y a des présomptions de culpabilité dans l’inconscient de chacun. L’opinion publique ne prêtera pas le même degré potentiel d’horreur à tous les agresseurs. Elle concevra  aisément qu’un Taliban puisse torturer des civils, par contre accepter une torture systématique à Guantanamo reste toujours caution à une forme de doute.
Nous pouvons fort bien illustrer cela en analysant CERTAINS des faits d’occupation d’Israël. Ainsi, peu ou prou n’osent croire qu’une armée puisse lâcher des chiens sur des civils non armés, que des colons tirent sur des paysans, personne ne peut croire que Tsahal vise délibérément des civils gazaouis, personne n’accorde crédit aux témoignages de prisonniers torturés.
Pourquoi ?
Car, l’agresseur jouit d’une forme immunité, comme si certains faits ne pouvaient être l’apanage de citoyens dont l’histoire est jalonnée de tant de souffrances. Dès lors l’opinion prêtera invariablement un plus haut degré d’humanité à un Israélien qu’à un Irakien.
Ainsi, nos journaux s’abstiennent pour la plupart de parler de tortures, de meurtres orchestrés par des colons, etc… car le lectorat n’est pas prêt à l’accepter et que face à de tels articles l’opinion risquerait de crier à la manipulation, à des dérives fabulatrices, au complot antisémites… ou encore plus ennuyeux commencerait à ne plus accorder crédit au  journal rapportant ces "extravagances".
A l’inverse évoquer des manifestations contre les colonies, les attentes dans les check-points, le mur de séparation, reste tout à fait du domaine de l’acceptable.  

D’ailleurs, quand plus tôt je disais l’homme habité d’une forme de foi en l’humanité, un plus ou moins haut degré d’empathie en fait, on remarque qu’elle est directement corrélée à la proximité culturelle des victimes. Ainsi 5 Américains semblent ne pas valoir 200 Pakistanais, du moins en quantité d’encre couchée dans nos journaux et flots de propos des badauds.
Là également Israël tire son épingle du jeu. Ainsi, l’un de ses citoyen victime attirera une bien plus grande compassion qu’un Palestinien sur le carreau.

Enfin dans notre appropriation de l’horreur, le temps sur lequel s’étale la violence et la fréquence des bains de sang ont une grande influence.
Les Etats-Unis, la Norvège, … ont l’immense chance de n’être que rarement victime d’attentats meurtriers, l’Irak n’a pas cette chance ! L’Irak recevra donc un traitement comptable de son horreur (X morts à tel endroit) et les Etats-Unis un traitement émotionnel (témoignages, éditoriaux, analyses, enchâssement du drame dans la vie de proches,…)
Il faut pour attirer l’émotion, plutôt rester de l’ordre de l’exception.


Echelle absolue de l’horreur, degré d’infamie potentiellement accordable à l’agresseur, proximité culturelle avec les victimes, fréquences et durée de l’inconcevable, voilà comment nous traitons les flux émotionnels qui nous parviennent (faits déjà plus ou moins édulcorés par ceux qui nous les rapportent).
C’est au regard de cette mécanique interne, qu’il faudrait pouvoir aujourd’hui reconsidérer notre empathie avec le peuple syrien, irakien, afghan, palestinien…  C’est sans nul doute déplaisant, mais c’est notre devoir, c’est indispensable… 

samedi 30 mars 2013

Education 1.1 : Ces manuels scolaires fort utiles !


Si je souhaite assimiler (voir digérer) le programme scolaire marocain, il me suffit de poursuivre la consommation effrénée de cacahuètes et amandes, car c’est immanquablement pages de cahiers et manuels scolaires qui servent à élaborer les cornets !!!

Remarque (1) :  Ainsi, un jour à la fin d’un concert, tant de ces feuillets jonchaient le sol, que j’aurai pu rédiger le bulletin du petit Aziz, fils du vendeur.

Remarque (2) :  Je pense qu'en bas de chaque page de manuel scolaire marocain, il serait judicieux d'indiquer : "Ne pas jeter sur la voie publique".  Ne serait ce alors pas un manuel doublement éducatif ??? 

[Maroc, mars 2013]

Education 1.0 : Education à l'environnement

Parole de Marocain : « Tu sais, ce n’est pas évident cette éducation à l’environnement dont tu me parles, quand la seule poubelle que ces enfants ont pu voir, c’était une photo !!! »

[Maroc, Mars 2013] 

vendredi 29 mars 2013

Bas-côté, sans bas de côté !


Au fil de ces kilomètres à vélo, Il y a mille raisons pour lesquelles j’ai fini dans le bas-côté :
-          Par rêverie, évidemment !
-          Claqué par le vent et ces jours là resteront mémorables.
-          Après avoir essuyé une salve de klaxon qui signifie sans détour : « dégage, je passe »*
-          Pour vérifier en me tordant le cou, s’ils étaient bien quatre sur la mobylette !
-          Parce qu’il est tout bonnement impossible de discerner ce qui est route de ce qui est bas-côté. 

-         Pourtant, le plus souvent, c’est en m’infligeant des claques que j'y ai fini ...  Car à ma connaissance c'est encore de nos jours le seul remède pour faire déguerpir ses p*** de mouches !!!

Enfin, à mon grand dam, jamais au grand jamais, à cause d’un jupon coquin d’une bergère jolie !


* Généralement plus le klaxon est sur une tonalité grave plus le véhicule est imposant… quand le diapason indique poids-lourd, je m’y plie sans résister !

[Maroc - Trip à vélo - Mars 2013]    

lundi 25 mars 2013

Je ne suis qu’un hochet défoncé qui demande grâce


Comment est-il possible que ces insolentes parois n’éclatent point sous le sac de ces souffles magistraux ?
Chaque cavité de mon corps – narines, oreilles, bouche entrouverte – devient instantanément l’hôte de tourbillons tempétueux, chuintant à nausée.
Complicité de cette caillasse corrompue, mettant en voix cette fureur.
Sur ces monts ce n’est pas l’astre qui anéanti, mais ces vents qui lapident toutes tentatives de verticalité, saccagent tous les angles saillants.
D’ailleurs, le soleil passerait presque pour faiblard car ayant recours à son complice le temps, le déchaînement des souffles se moque de la durée et rends immédiatement la surface du corps et ses aspérités accablantes. 
Aussi, tout juste soumis à sa férule, la tête est réduite à l’état d’une bouilloire chauffée à blanc.
Supplice incarné en cri strident : hante les oreilles, pourri les tempes, décapite les nerfs.
Soudain,  il feint de faiblir, les sens s’engouffrent dans cette brèche dans l’espoir d’y retrouver quelques repères, et… dans une formidable bourrasque, il jouit … nous démoli à en pleurer.
Dessèche le corps, comme les espoirs,
Je le hais, … et il hurle… me hurle qu’il s’en moque !
Même mes injures sont dévorées avant de pouvoir franchir le seuil de ma bouche.
Je ne suis qu’un hochet défoncé qui demande grâce, mais jamais, non jamais… grâce ne pourra être accordée par l’innocent. 
[Maroc - Entre Tafraout et Tata - mars 2013]

vendredi 22 mars 2013

Un rire en doux présage


Elles sont trois, trois de ces filles habituellement écrasées de discrétion, diluées dans leurs amples voiles noires. 

Pourtant, ce soir, dans cette ruelle déserte, leurs rires sont perçants et font rougir l’écrin de silence.
Arrivé à leur hauteur, je suis salué d’un très enjoué « Bonsoir »,
J’y réponds avec quelques réserves teintées de surprise.
S’en suis immédiatement un « Comment ça va ? » mi taquin et pleinement amusé !
Je remarque alors que celle des trois qui s’amuse de ces tirades a son voile négligemment jeté sur les épaules et déambule légère, cheveux aux vents. 

Cette belle rebelle, libre de tout regard inquisiteur, laissa ainsi flotter dans son sillage un trouble guilleret fleurant bon l'insouciance… qui mit mon cœur en fête pour le reste du trajet.

[Maroc - Tafraout- Mars 2013]

mercredi 20 mars 2013

Comme un murmure, ...


Les femmes sont ici si voilées qu’il est impossible de se faire une idée de leur beauté.
Cependant il est de ces demoiselles qui se meuvent avec tant de légèreté et de pudeur sensuelle, qu’elles semblent être mues par le seul mouvement des vents. 
Si, en ces lieux je devais habiter, mon cœur irait vers celle qui fait grâce au sol en y posant le pied.

[Maroc - Tafraout - Mars 2013]

Le monde est fou … j’adore !


Ce matin un rat est tombé du store, sonné, il allait hagard. Un homme de passage a alors ameuté quelques matous oisifs vers cette proie potentielle. Ces derniers, sans conviction aucune, ont alors taquiné le rongeur.

Cette après-midi, un touriste allemand, s’est approché avec d’infinies précautions de mon vélo et l’a pris en photo, … fort de cette prouesse il s’en est allé avec un large sourire

Le monde est fou … j’adore !

mardi 12 mars 2013

Celles qui sont mères de toute beauté...


Quel charme ont donc le diamant, le saphir, et autres vulgaires cailloux ?  Si tenté qu’ils couvriraient ces montagnes elles n’en seraient point plus belles.
Celles qui sont mères de toute beauté, ne le sont que par leur infini fragilité, leur discrète présence, leur distribution si modérément équilibrée… 





[Maroc – Région de Tafraout – Mars 2013]