Comment est-il possible que ces insolentes parois n’éclatent
point sous le sac de ces souffles magistraux ?
Chaque cavité de mon corps – narines, oreilles, bouche
entrouverte – devient instantanément l’hôte de tourbillons tempétueux,
chuintant à nausée.
Complicité de cette caillasse corrompue, mettant en voix
cette fureur.
Sur ces monts ce n’est pas l’astre qui anéanti, mais ces
vents qui lapident toutes tentatives de verticalité, saccagent tous les angles
saillants.
D’ailleurs, le soleil passerait presque pour faiblard car ayant
recours à son complice le temps, le déchaînement des souffles se moque de la
durée et rends immédiatement la surface du corps et ses aspérités
accablantes.
Aussi, tout juste soumis à sa férule, la tête est réduite à
l’état d’une bouilloire chauffée à blanc.
Supplice incarné en cri strident : hante les oreilles,
pourri les tempes, décapite les nerfs.
Soudain, il feint de
faiblir, les sens s’engouffrent dans cette brèche dans l’espoir d’y retrouver quelques
repères, et… dans une formidable bourrasque, il jouit … nous démoli à en
pleurer.
Dessèche le corps, comme les espoirs,
Je le hais, … et il hurle… me hurle qu’il s’en moque !
Même mes injures sont dévorées avant de pouvoir franchir le
seuil de ma bouche.
Je ne suis qu’un hochet défoncé qui demande grâce,
mais jamais, non jamais… grâce ne pourra être accordée par l’innocent.
[Maroc - Entre Tafraout et Tata - mars 2013]
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