lundi 30 novembre 2009

Témoin de ce qui n'est pas tout à fait...

Si la beauté parfaite est chimérique
Alors le crépuscule en est son roi.
Créateur au talent démesuré,
il dispense les fantasmes des yeux fermés en les accouplant aux droites réalités.
Qui parlera encore d’imaginaire, …
Qui osera encore le rationnel, …
Seuls les égarés peuvent se permettrent l’amertume de la lucidité.
… Mais, que sont alors leurs crépuscules, sinon une chute vers l’aveuglement ?









[Serie de photographies : "La rumeur des rues qui vivent" - Maroc, Fès - novembre 2009]

mercredi 25 novembre 2009

Entre en scène et dans le bus ...

J’attends le départ du bus … et lui attend je ne serai jamais quoi. Mais il est tant de manières d’attendre. Aujourd’hui le temps et le bus s’habillent d’un insolite défilé.
C’est ainsi que paraderont avec leurs discours (et il n’est pas des moindre aspect) :

  • 5 ou 6 vendeurs de gâteaux et mouchoirs (visiblement cette profession est ambivalente)
  • 1 vendeur de pains et pâtisseries (sans mouchoirs eux !)
  • 1 vendeur de Corans
  • 1 vendeur inidentifiable lors de son entrée déambulant avec une sorte de sucette géante à découper à coup de "truelles". [NDLR : Que la corporation veuille bien pardonner le vocabulaire employé qui ne doit pas être tout à fait conforme aux normes en vigueur au sein de la profession, mais mon lexique en la matière est assurément trop exigu pour décrire telles pratiques.]
  • 1 vendeur d’authentiques Ray-ban® et de montres non moins authentiques
  • 1 vendeur de Kohl (qui nous a fait une prestation d’auteur lyrique accompli)
  • 1 vendeur de journaux
  • 3 personnes demandant l’aumône
  • 1 vendeur de bagues …

Assurément si la SCNF déployait un tel panache pour agrémenter nos attentes, les clients maudiraient presque sa ponctualité...

[Extrait de carnet de voyage - Maroc, Fès - Novembre 2009]

mercredi 18 novembre 2009

Je suis drôle ... mais souvent je l'oublie !

J’aime croiser ces mioches aux regards ahuris, qui la seconde d’après explosent d’un rire franc et pugnace.
Est-ce mon accoutrement ? Mon regard ? Mon esquisse de salutation timorée ? Mes schoes passées de trois modes ? Mes cheveux en mal de gomina ? … Vraisemblablement un mélange de tout ça !
Et plus encore, un mélange de tout le reste que je ne percevrai jamais, m’étant trop vu et largement habitué aux accoutrements de ma vie.
Alors ces gloussements loin de m’offenser m’offrent à sourire de moi-même. N’est-il pas admirable que durant l’espace de quelques instants, je puisse être l’objet de leur et de ma propre curiosité ?

Objet à l’aspect comique, je me considère, et me plais à rêver d’être celui que je ne vois plus…

[Extrait de carnet de voyage - Maroc, Fès - Novembre 2009]

lundi 16 novembre 2009

Un de mes plus beaux moments en terres marocaines ...

Quelques 45 minutes d'émotions brûlantes,
Nous nous sommes apprivoisés,
Ils se sont habillés de gloire,
J'y ai mis toute mon application,
Et nous avons joué …







[Partie de football devant les remparts de Meknès au couchant - Maroc, Meknès - Novembre 2009]

vendredi 13 novembre 2009

Conte moderne

Je viens de croiser le Petit Chaperon Rouge.
Charles Perrault aurait pu y mettre tout son art, que sa description m’aurait toujours semblée fort fade, tant la beauté de la demoiselle était éloquente.
Pour tout chaperon elle portait une belle robe rouge et un délicat voile de couleur semblable.
C’est, à ce stade que s’achève déjà, ma trop brève carrière de conteur, car ces bonnes gens de France vont délaisser mes écrits pour s’indigner de ce voile, symbole de … et de ...
Tant pis mon conte aurait été très joli …
…Et la morale me direz-vous ? Hé bien que ces bonnes gens de France y réfléchissent, ainsi peut être qu’un jour les belles histoires pourront s’épanouir sans avoir à subir la censure des stéréotypes simplistes.
[Extrait de carnet de voyage - Maroc, Fès - Novembre 2009]

D’où l’expression être emballé…

Pouvoir conglutinant sans pareil,
Déversoir des masses dans le moindre espace,
Catalyseur d’éclats de voix et d’injures,
Colmatage d’espaces de rue disponible,
Dictature de l’orientation du regard,
Hébétude contagieuse assumée,
Dissolution des générations,
Dérogations des bribes de lois relatives au stationnement,
Désertion de l’infiniment trop exiguë cellule familiale,
Impératif de traitement collectiviste de l’émotion,
Non il ne s’agit pas de l’appel du muezzin.
Mais bien des 90 minutes de nerfs à vif,
De l’opération Maroc à cœur ouvert,
Oui, vous l’avez compris ce soir l’Equipe joue.

mercredi 11 novembre 2009

J’ai retrouvé

J’ai retrouvé.
J’ai retrouvé les bruits chéris,
klaxons, tongs qui claquent, pieds qui traînent, éclats de voix,
J’ai retrouvé la voix, celle qui rythme et dicte, celle qui chante et fait vibrer,
J’ai retrouvé senteurs fugaces et paradoxalement prégnantes,
généreuses puanteurs et odeurs du sens premier du mot épicerie,
J’ai retrouvé le plaisir de me perdre,
J’ai retrouvé tous les gains que procurent la perte de temps,
Cette sensation de papilles engluées dans le sucre si abondamment dispensé sous ces latitudes,
La chaleur du contact et du sourire,
Ce surprenant statut d’anonyme salué et considéré,
J’ai retrouvé ce que le cœur met en sens ... mais qu'il est si peu aisé à mettre en mot,
J’ai retrouvé encore,...
Et puis, J’ai aussi retrouvé mon p’tit carnet, mes prises de notes convulsives, mes déambulations à la recherche d’un café ou je pourrai griffonner trois mots.






[Serie de photographies : "La rumeur des rues qui vivent" - Maroc, Fès - novembre 2009]

mardi 10 novembre 2009

Oser le sujet Salah Hamouri

Il est des sujets qu'il est fort risqué d'aborder sur les chaînes publiques : François Cluzet risque d'en faire les frais suite à sa prise de position sur la politique française dans le cadre de l'emprisonnement d'un citoyen franco-Palestinien, Salah Hamouri, condamner à 7 ans de prison par un tribunal militaire israélien.

Or vous n'êtes pas sans savoir que : "La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique".
Plus d'information sur Potins de Palestine : Oser le sujet Salah Hamouri

vendredi 6 novembre 2009

Prendre les routes du monde …

Oh qu’il m’était doux de savoir que durant quelques jours j’allais trouver amitié, palabres et saveurs africaines.
Mais comme pour exacerber un schéma trop rodé, voilà que mes hôtes se sont vus expatrier pour cause de "répression ultra-violente" … 150 Guinéens abattus parce qu’ils avaient eu l’audace de manifester leur mécontentement et demander au putschiste de ne point se présenter aux élections.

La junte militaire régnait déjà depuis quelques temps, mais après avoir passé l’épreuve du sang et goûter à l’ivresse de la toute puissance les régnants et leurs protégés ivres de pouvoir se vautrent désormais dans le gangstérisme.
La France et tant d’autres pays retirent alors leurs coopérants, employés et capitaux. Désormais le peuple guinéen devra vivre sous les foutres du Roi et sans l’argent de la bonne conscience occidentale.

Et dans tout ce merdier, moi, … et bien je descends à l’escale, pose le pied sur un sol qui à la première seconde me séduit : une clameur au loin, trois coups de klaxon, des consonances qui me sont familières … le destin en a décidé ainsi : ce sera au Maroc que je me perdrai … Ou est-ce plutôt le contraire ? J’ai le sentiment, l’intime conviction de retrouver une part de moi qui depuis quelques temps était en souffrance ou du moins en sommeil…

[Comme vous pouvez l'observer il aurait été peu honnête de vous affirmer que c'est par manque d'outils que la communication ne s’est pas faîte en temps réel, … C'est de toute évidence parce que j'avais bien mieux à faire. Vous trouverez donc dans les articles à venir quelques retranscriptions, fort stériles certes, de brouillons, de notes, de pages griffonnées au fil de mes naïfs émerveillements.]