Je suis baigné de quiétude.
Le soleil décline, révélant les couleurs qu'il se plaisait à mater tantôt.
4 enfants garnissent leur trop de temps de jeux cocasses.
Mon regard benêt, repu d'une sérénité naïve se porte alors à l'horizon.
Et face à moi, se dresse la chaîne de montagnes de l'Anti-Liban*
…
Alors peu à peu mes sens se troublent,
…
J'ai trop entendu pour ne point y penser,
…
Lentement, je ressens leurs flancs opposés gonflés de sang.
Là-bas, mais si près, la sève d'un peuple s'épanche pour s'être épris de liberté.
Être vivants écartelés entre négation d'eux même ou trépas assuré dans l'envie d'être.
Assad, le mot arabe pour "lion",
Déchiqueter les humbles pour assurer son trône,
Bête se délectant de sang,
Oh combien est mérité ce titre de roi des fauves !
Tronches éclatées par les balles et par hasard
Molaires arrachées pour faire hurler, mais surtout fermer sa gueule
Milices de testostérone décapitant l'agora dans l'agonie
De révoltes en révolutions,
D’Alexandre à Bachar,
Tyrans et conquérants.
De flaques de haine en caniveaux de sang,
Un cri, une lame,
Un rêve mais tant de cauchemars.
Le peuple rêve …
Bachar aussi …
…
* Chaîne de montagnes correspondant plus ou moins à la frontière entre le Liban et la Syrie
[Liban, Juillet-août 2011]