lundi 9 mars 2015

La presse, c'est comme la politique ... c'est un d'job, un vrai !!!



Au sein du  journal francophone "Le progrès égyptien", daté du vendredi 6 mars 2015, dans un article intitulé "Remaniement ministériel restreint : 8 portefeuilles changent de titulaires" le lecteur restera coi en découvrant la phrase suivante :
«Le chef du gouvernement à justifié sa décision en ces termes : "Il n'y a pas de raison précise derrière ce remaniement, le gouvernement travaille depuis près d'un an, et c'est possible de procéder à un changement" »

Ubuesque ! Est-il seulement possible de se moquer à ce point du peuple ?

Après ma stupéfaction, j'ai trouvé la clef de l'énigme. Elle est pourtant flagrante : "8 portefeuilles changent de titulaires", et c'est bien là un des leitmotivs des gouvernants égyptiens !

Quant à la politique ? Pourquoi s'en embarrasser ? La justifier ? Alors même que le système démocratique cristallin, donne l'assurance à ces messieurs de ne jamais rester trop distant des portefeuilles !!!   


[Égypte - le Caire - Mars 2015]

vendredi 6 mars 2015

Chérie, je suis Musulman maintenant !


Un ami m’explique que le divorce n’existe pas chez les Coptes* (et le mariage civil n’excite pas en Égypte)
Aussi, s’il souhaite se séparer de sa femme, il faudra pour cela qu’il quitte sa religion et adopte l’Islam qui le permet.
Il omet de préciser, à ce point de la discussion, que s’il venait à changer de religion, cela reviendrait aussi à rompre les liens avec sa famille, ses amis, car la conversion est perçue comme une trahison en Égypte.

* La loi en vigueur appliquée aux chrétiens date de 1938 et n’a jamais été reconnue par l’Eglise. Cette loi reconnaît une dizaine de conditions pour accorder le divorce aux citoyens chrétiens, alors que, pour l’Eglise, celui-ci n’est permis qu’en cas d’adultère ou de changement de religion. [Source : La bataille pour le mariage civil]

[Egypte, Le Caire, 06-03-2015]

La relativité autour « du plus grand »


Aujourd’hui en me rendant à proximité de l’esplanade de la mosquée Al-Hussein dans le quartier du vieux Caire islamique pour la grande prière du vendredi, je constate que les militaires nous y accueillent fusils pointés.
Certes, le prêche n’aura de cesse de rappeler qu’Allah est le plus grand,
Mais visiblement pour rappeler aux fidèles qu’ils sont les plus petits, l’armée égyptienne a aussi ses méthodes. 

[Egypte - Le Caire - 06-03-2015]

mercredi 4 mars 2015

Etude chromatique


Le fil à linge auquel pendouille les fripes roses-bonbons témoigne de la machine à laver des gamines,
Le fil à linge aux vêtements beiges-gris, celle des hommes,
Le fil à linge hérissé de noir est celui des anciennes, des veuves, 

Deux catégories se partagent donc le reste de la palette des couleurs, les enfants de sexe mâle et les charmantes demoiselles à la fleur de l’âge. 


[Egypte - le Caire - 04/03/2015]

Cléopâtre parlait l'égyptien, le grec ancien, le latin et l'araméen.


Il y a quelques années, les commerçants du Khan se gargarisaient d’alpaguer le client en français, en italien, …
De nos jours, c’est en chinois qu’ils déglutissent leurs slogans.
Ainsi va la roue du monde, d’anciens empires sombrent et d’autres naissent, … le commerçant, lui, s’adapte ! 

[Egypte - Le Caire - 04/03/2015]

Mais quelle pourra être la posologie ?


Il est deux heure du matin,
La ruelle est déserte,
Le motocycliste s’y engouffre et la remonte en staccato de klaxon !

Ce phénomène relèverait-il d’une peur ancestrale ?
Appréhenderait-il d’écraser quelques Djinns errants ?

Je crains que ce ne soit plus grave, et que cette pathologie ait contaminé tant de Cairotes ; elle pourrait être décrite comme : "l’angoisse du silence". 


[Egypte - Le Caire - 04/03/2015]

Victime de la pub !


La femme en niqab qui me précède garnit son panier de canettes de RedBull,
Je constate qu’en proie aux campagnes publicitaires extrêmes de la marque, je n’imaginais pas que la dite boisson pouvait toucher un tel public.
Puis, goguenard, je me prends à imaginer leur prochain spot de communication affublé de cette tenue ! 

[Egypte - Le Caire - 04/03/2015]

lundi 2 mars 2015

Derrière ces écrits (réflexion sur leur nature)


Ces quelques écrits s’égarent-ils tantôt dans une forme d’orientaliste, et ne reflètent-ils qu’une vision parcellaire de sociétés complexes aux visages multiples ? 
J’accepte cette objection, au moins pour une part.
Ces articles griffonnés, n’ont aucune ambition scientifique, ni journalistique et pourtant je leurs prête une vertu descriptive non galvaudée. Ils ne sont que de simples captures d’instants de vie, l’apanage d’une seconde vibrante, causasse ou tragique. Je les souhaite d’ailleurs teintés d’une large part d’humour et d’ironie.
J’espère pour autant, qu’ils ne laisseront pas croire, qu’une superficialité aguicheuse sont leur essence.
Ils n’ont aucunement pour prétention de brosser un tableau social exhaustif, car le propre d’un  focus est de se concentrer sur un élément particulier, sans ériger tout un contexte propre au dit événement.
D’ailleurs, si tel devait être vos attentes, détournez vous assurément de ces écrits, et plongez vous vers tant d’ouvrages ethnographiques, journalistiques de qualité. 
Les termes « Égypte » ou « Caire » font naître tant de fantasmes, distillent tant d’illusions superficielles et orientalistes. Pourtant est-on en droit d’employer le terme égyptien autrement que pour mentionner un citoyen du dit pays ?
Dois-je préciser que je sais que l’Égyptien, n’est pas plus une entité que le Français ? Et que je sais contrairement à d’autres, que l’identité nationale est non seulement une erreur grave, mais en plus un danger profond ? Oui, la circulation du Caire est aussi l’apanage de rutilantes Mercedes, on peut tout à fait y déguster de très bonnes glaces italiennes, y partager une discussion cérébrale avec un interlocuteur parfaitement francophone.

A ce stade, je me permets aussi de préciser que je suis également conscient, que je ne puis tout à fait m’extirper de mon cocon éducatif, je resterai (aussi importants soient mes efforts en la matière, et ils le sont) le fruit que de mes apprentissages (système scolaire et famille), mes amitiés, mes lectures...
Aussi ma sensibilité s’exerce au travers de ces canaux qui m’ont érigé en modeste penseur.
Certes, je m’émancipe, plus à chaque rencontre, à chaque dialogue, à chaque lecture, de ma stricte vision d’européen* (* mot qui, après ce que je d’écrire, ne porte plus guère sens).
De plus en plus souvent je confronte mes idées, les nuances s’affirment, les surcouches lourdes de clichés s’érodent. Et je puis affirmer sans détour, qu’au jour d’aujourd’hui, ce sont plus les interlocuteurs palestiniens, égyptiens, les religieux, les journalistes étrangers,… qui nourrissent le plus abondamment mes réflexions.

C’est même devenu pour une grande part l’essence même des mon goût avéré pour le voyage. 

Une savante botanique orchestrée par de belles plantes


Fleurissant les ruelles grisâtres,
Épris de folie quand soufflent les vents joyeux,
Ouvrant de larges corolles ou soulignant certains atours,
Au liseret chatoyant, même si personne ne viendra y butiner,
Tantôt austères, timorés, vénéneux, frisés, plissés, fripés, si rarement semblables,
Ajustés en calices,
Perlés d'une pluie d'étincelles,
En clin d'œil à une teinte autre part déclinée,
Etriquant une charmante,
Ratatinant une jeune pousse qui ne demande qu'à s'épanouir, ou,
Si effrontément ouvert,
Contenant avec peine un bourgeon plein de vie, prêt à se gorger des rayons du printemps,
 
Cette botanique, est celle des jeunes femmes !
Et leur corolle est bien leur voile,
Car s’ils sont pour beaucoup par la foi ou la tradition inspirées,
Nos belles plantes sauront astucieusement les détourner pour leur charme soulignés. 

[Égypte - Le Caire - 01-03-0215]