samedi 26 avril 2014

Prenez et mangez en tous ... Tous ? ... aïe !!!


En ce jour dit du seigneur, nous étions au Saint-Office avec les gamines.
La très sainte règle veut que seul les baptisés puissent se repaître du corps du Christ.
Or, à cette seconde, Abouna*, se tourne vers moi, me tend le pain imbibé de vin et 160 yeux ronds tombent sur moi, … 
" Amen ! "
Je viens d’opter pour l’inquisition théologique, face à l’inquisition du mon p’tit groupe de filles, qui assurément n’aurait pu comprendre mon refus**. 

Reste à négocier ma rémission divine…
 

* qui signifie en arabe : Notre Père, soit M. le Curée.
 ** La religion est vraiment très encrée dans le cœur des Égyptiens qu'ils soient Coptes ou Musulmans et l’agnosticisme très largement incompris. 

jeudi 24 avril 2014

Souffle de vie...


Les jours de grand vent, au Caire, milliers de petits anges chamarrés gesticulent dans les cieux affligés.
Les jours où, la tourmente bombe sa puissante poitrine, se faufilent ici et là, animaux effarouchés, qui ne tardent pas à se tapir dans quelques recoins.
Les jours où, la brise donne l’assaut, d’efficaces parasites harponnent le badaud qui à coup de grands gestes tentent de s’en séparer promptement.
Les jours où, les bourrasques nous rappellent que  le mot (et les maux) qui leurs est associé est : "dépression",  les arbres se parent de multitudes de fleurs colorés.

Et les jours où Éole, en retraite, n’orchestre pas de ses souffles de métamorphoses, les sachets plastiques jonchent le sol !!!

 [Égypte - Le Caire - Avril 2014]

lundi 21 avril 2014

Pourquoi être à l'heure alors qu'il existe des excuses ???


En Palestine, les gens ne cessaient de justifier leurs retards par les check-point
En Egypte, les gens incriminent les bouchons !
En France l’excuse de la SNCF ne peut être mise à défaut !
…. A chaque pays sa stratégie !

 [Égypte - Le Caire - Avril 2014]

Comme un tic dans le romantique !


Leurs regards se perdent dans le fleuve qui charrie leurs rêves,
La brise, de son souffle maternel, couve leur innocent amour,
Ils sourient que d’avoir confondu leurs pluriels en un destin singulier,
Leurs doigts s’épousent,
Surgit, en cet instant, un opportun vendeur de roses,
Comment refuser cette fleur couronnement romantique de l’instant,
Comblée, les yeux de la belle s’abiment sur l’aimé,
Leurs visages dodelinent l’un vers l’autre,
L’instant est au sacre suprême : offrir ce baiser brûlant leurs lèvres…

Gloups,… ravalé,… Et oui nous sommes au Caire !!!

[Égypte - Le Caire - Avril 2014]

mercredi 9 avril 2014

1,2,3, ... bip... 5 !


J’ai failli finir en tôle !*

En apprenant à compter à mes étudiants, j’ai fait usage de mes doigts, comme tout à chacun dans ce bas monde.
Arrivé au chiffre 4 (avec le pousse replié) j’entends des rires étouffés, repère quelques grimaces et échanges de propos. 
N’ayant pas connaissance du potentiel humoristique de ce chiffre, je m’enquiers rapidement du motif de cette incartade.
Taquins, mes étudiants m’expliquent que le dit signe a été adopté par les frères musulmans après leur expulsion de la place Rabaa al Adaouia.**

Aïe et dire que mon chef d’inculpation aurait pu être "apologie d’organisation terroriste" !!!

Sachez, futurs collègues que désormais, le dénombrement en français omettra le chiffre 4, … vous m’en voyez désolé, mais je tiens à ma liberté !


* Humour, je précise si je suis lu par quelques autorités inquisitrices !
 ** Consultez la photo en tête de l'article. 

[Égypte - Le Caire - Avril 2014] 


Le français sera remboursé ... L'Egyptien, lui, sera reparti !


Quand un autobus tombe en panne en France, 53 personnes râlent aussitôt…
Peu productif !

Lorsque le même incident se produit en Égypte, immédiatement 8 personnes se disputent le maigre outillage pour rivaliser d’habileté : manches relevées, plongées dans le cambouis, argumentant en faveur de telle option stratégique, stoppant camions de passage pour compléter l’arsenal de clés forcement lacunaire, décomposant pièces par pièces ce qui jadis fut un moteur, contournant ici ou là une difficulté qui nécessiterait un équipement spécifique, s’invectivant sur une technique dépassée, …
8 autres personnes contemplent les prouesses des mécanos, non sans commenter allègrement les choix opérés,...
8 autres improvisent une sieste, … 

Et le seul français, à défaut de compagnon pour fulminer (activité nécessitant une communion d'état d'esprit) se délecte de la scène et griffonne son carnet à l’idée de l’aventure qui se présente. 

[Égypte - Le Caire - Avril2014] 

lundi 7 avril 2014

Ravi qu'ils ne m'aient pas lancé un stylo


Attablé, avec 3 amis égyptiens à siroter* tranquillement notre 3ème thé (*et le terme en cette latitude, est à considérer selon toute l’amplitude de son sens, tant la quantité de sucre tend à rendre le breuvage proche du sirop), quand survient un minibus de Coréens qui se retrouve face à face avec une pelle-mécanique en vue de négocier un virage serré. 
Alors que les badauds du café s’affairent bientôt à faire reculer les uns, pousser les autres, déplacer les chaises du café, crier de grands « Roush » qui ici signifie à peu près tout ce que vous voudrez bien comprendre, … les Coréens, nous (donc moi dans le lot) gratifient d’abondants et répétés signes de main de type "moyenne section d’école maternelle", nous photographient plus que nous regardent, sourient finalement poliment (enfin quand leur bouche n’est pas recouverte de masques hygiéniques), puis disparaissent… 

Je suis flatté de savoir ma postérité assurée sur une l’étagère à Séoul, soigneusement collée sous le titre : « Ces égyptiens qui prennent leurs thés dans le virage » 

[Égypte - Le Caire - Mars 2014] 
 

Je n'ai point les compétences requises pour démêler les destins dans le marc de café, ... pourtant ce simple café a pu me révéler bien des choses !



Ne sachant point combien de Nescafé mon professeur d’arabe souhaite, je lui apporte un mug d’eau bouillante et un pot de celui-ci.
Il me demande alors, combien de cuillérées il doit en mettre,
Ne pouvant deviner ses goûts, je reste coi,
Légèrement gêné, il réédite sa question,
Je l'assure qu’il peut le doser selon ses aises (remarquez que ma formulation anglo-arabe ne reflète pas tout à fait les termes ici employés)
Il me scrute l’air songeur,
Au dépourvu, je lui répète qu’il peut en faire usage autant que bon lui semble, 

Alors, tout penaud, il me confie à demie-voix, qu’il n’a pas la moindre idée de la quantité à mettre car c’est toujours sa femme qui lui prépare le café.

.... Ah ! 

[Égypte - Le Caire - Avril 2014]