Ces quelques écrits s’égarent-ils tantôt dans une forme
d’orientaliste, et ne reflètent-ils qu’une vision parcellaire de sociétés
complexes aux visages multiples ?
J’accepte cette objection, au moins pour une part.
Ces articles griffonnés, n’ont aucune ambition scientifique,
ni journalistique et pourtant je leurs prête une vertu descriptive non
galvaudée. Ils ne sont que de simples captures d’instants de vie, l’apanage
d’une seconde vibrante, causasse ou tragique. Je les souhaite d’ailleurs
teintés d’une large part d’humour et d’ironie.
J’espère pour autant, qu’ils ne laisseront pas croire,
qu’une superficialité aguicheuse sont leur essence.
Ils n’ont aucunement pour prétention de brosser un tableau
social exhaustif, car le propre d’un
focus est de se concentrer sur un élément particulier, sans ériger tout
un contexte propre au dit événement.
D’ailleurs, si tel devait être vos attentes, détournez vous
assurément de ces écrits, et plongez vous vers tant d’ouvrages ethnographiques,
journalistiques de qualité.
Les termes « Égypte » ou « Caire » font
naître tant de fantasmes, distillent tant d’illusions superficielles et
orientalistes. Pourtant est-on en droit d’employer le terme égyptien autrement
que pour mentionner un citoyen du dit pays ?
Dois-je préciser que je sais que l’Égyptien, n’est pas plus
une entité que le Français ? Et que je sais contrairement à d’autres, que
l’identité nationale est non seulement une erreur grave, mais en plus un danger
profond ? Oui, la circulation du Caire est aussi l’apanage de rutilantes
Mercedes, on peut tout à fait y déguster de très bonnes glaces italiennes, y
partager une discussion cérébrale avec un interlocuteur parfaitement
francophone.
A ce stade, je me permets aussi de préciser que je suis
également conscient, que je ne puis tout à fait m’extirper de mon cocon
éducatif, je resterai (aussi importants soient mes efforts en la matière, et
ils le sont) le fruit que de mes apprentissages (système scolaire et famille),
mes amitiés, mes lectures...
Aussi ma sensibilité s’exerce au travers de ces canaux qui
m’ont érigé en modeste penseur.
Certes, je m’émancipe, plus à chaque rencontre, à chaque
dialogue, à chaque lecture, de ma stricte vision d’européen* (* mot qui, après
ce que je d’écrire, ne porte plus guère sens).
De plus en plus souvent je confronte mes idées, les nuances
s’affirment, les surcouches lourdes de clichés s’érodent. Et je puis affirmer
sans détour, qu’au jour d’aujourd’hui, ce sont plus les interlocuteurs
palestiniens, égyptiens, les religieux, les journalistes étrangers,… qui
nourrissent le plus abondamment mes réflexions.
C’est même devenu pour une grande part l’essence même des
mon goût avéré pour le voyage.