jeudi 27 octobre 2016

Egyptologie contemporaine


Les immeubles du Caire : tous différents et tous identiques,
Une sous-couche colorée puis délavée à grandes rasades de gaz d’échappement, puis embaumé d’un enduit beige-brun résidu de mixture du temps et de l’air ambiant.
Balcons de petites tailles, où s’entassent un amoncèlement de choses. "Choses" est généralement un terme à proscrire lors d’une description, mais il est le seul qui soit assez vaste pour envisager les infinis possibilités de ce rocambolesque foutoir.
Climatisation dé-goutants leurs reliquats de condensation dans la nuque du passant.
Rideaux ridés hideux et stores déployant leurs membres squelettiques pour tenter d’atténuer la férule solaire.
Imbroglio de fils électriques s’enlaçant dans une étreinte qu’aucun humain ne parviendra jamais à dénouer en faisant usage de sa raison.
Vivant pourtant :
D’une fenêtre, une main tantôt apparaissant, puis s’éclipsant, libérant sur le même rythme les volutes de fumée du vieillard consumant doucement sa cigarette et sa vie.
Bientôt dégringole un panier *, qui suite à un échange de cris stridents, se verra garni de telles ou telles provisions par le commerçant du rez-de-chaussée.
La touche de couleurs est à créditer aux étendoirs, où se déhanchent les fripes de toute la famille.

L’immeuble du Caire, est un fossile au cœur toujours vibrant. 

 ** Étude chromatique 

[Egypte - Le Caire - octobre 2016] 

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