


--- Par Fredo Bahd --- Bla bla et quelques mots futiles encore, tranches de mon quotidien. Commentaires légers, graves ou insolites de mes pérégrinations sur les sentiers du monde.
J’attends le départ du bus … et lui attend je ne serai jamais quoi. Mais il est tant de manières d’attendre. Aujourd’hui le temps et le bus s’habillent d’un insolite défilé.
C’est ainsi que paraderont avec leurs discours (et il n’est pas des moindre aspect) :
Assurément si la SCNF déployait un tel panache pour agrémenter nos attentes, les clients maudiraient presque sa ponctualité...
[Extrait de carnet de voyage - Maroc, Fès - Novembre 2009]
J’aime croiser ces mioches aux regards ahuris, qui la seconde d’après explosent d’un rire franc et pugnace.
Est-ce mon accoutrement ? Mon regard ? Mon esquisse de salutation timorée ? Mes schoes passées de trois modes ? Mes cheveux en mal de gomina ? … Vraisemblablement un mélange de tout ça !
Et plus encore, un mélange de tout le reste que je ne percevrai jamais, m’étant trop vu et largement habitué aux accoutrements de ma vie.
Alors ces gloussements loin de m’offenser m’offrent à sourire de moi-même. N’est-il pas admirable que durant l’espace de quelques instants, je puisse être l’objet de leur et de ma propre curiosité ?
Objet à l’aspect comique, je me considère, et me plais à rêver d’être celui que je ne vois plus…
Oh qu’il m’était doux de savoir que durant quelques jours j’allais trouver amitié, palabres et saveurs africaines.
Mais comme pour exacerber un schéma trop rodé, voilà que mes hôtes se sont vus expatrier pour cause de "répression ultra-violente" … 150 Guinéens abattus parce qu’ils avaient eu l’audace de manifester leur mécontentement et demander au putschiste de ne point se présenter aux élections.
La junte militaire régnait déjà depuis quelques temps, mais après avoir passé l’épreuve du sang et goûter à l’ivresse de la toute puissance les régnants et leurs protégés ivres de pouvoir se vautrent désormais dans le gangstérisme.
La France et tant d’autres pays retirent alors leurs coopérants, employés et capitaux. Désormais le peuple guinéen devra vivre sous les foutres du Roi et sans l’argent de la bonne conscience occidentale.
Et dans tout ce merdier, moi, … et bien je descends à l’escale, pose le pied sur un sol qui à la première seconde me séduit : une clameur au loin, trois coups de klaxon, des consonances qui me sont familières … le destin en a décidé ainsi : ce sera au Maroc que je me perdrai … Ou est-ce plutôt le contraire ? J’ai le sentiment, l’intime conviction de retrouver une part de moi qui depuis quelques temps était en souffrance ou du moins en sommeil…
[Comme vous pouvez l'observer il aurait été peu honnête de vous affirmer que c'est par manque d'outils que la communication ne s’est pas faîte en temps réel, … C'est de toute évidence parce que j'avais bien mieux à faire. Vous trouverez donc dans les articles à venir quelques retranscriptions, fort stériles certes, de brouillons, de notes, de pages griffonnées au fil de mes naïfs émerveillements.]
Je suis heureux de vous inviter au Centre Culturel Français de Ramallah pour y découvrir mon exposition photographique sur Bethlehem et toute la magie que distille cette paradoxale cité.
Pour plus d'informations: Lire l'article en ligne sur le blog du C.C.F. Ramallah
Avec tous mes remerciements au C.C.F. Ramallah pour ce partenariat...