[Palestine – Bethlehem – novembre 2012]
mercredi 13 novembre 2013
mardi 12 novembre 2013
vendredi 11 octobre 2013
jeudi 10 octobre 2013
mercredi 4 septembre 2013
Les mosquées d'Istanbul
Les mosquées d'Istanbul sont à nulle autres comparables : Il
y flotte une quiétude décomplexée, les muezzins y exercent leur talent sans
avoir recours à un excès de décibels, l'étranger discret y est le bienvenue,
d'une finesse et d'une beauté époustouflantes sans pourtant jamais être
ronflantes, leur dimensions parfaites nous invitent au détour et leur fraîcheur
excise métamorphose notre crochet en recueillement serein.
Il fait si bon y flâner, y discuter, vibrer aux sons des
récitations.
[Mosquées à Istanbul - Turquie - Juillet 2013]
dimanche 25 août 2013
mercredi 21 août 2013
L'ère de la peur est de retour en Egypte...
Il y a quelques années lorsqu'un interlocuteur cairote me
demandait ce que je pensais de Moubarak, je prenais une mine taquine et
retournais sa question : "et toi qu'en penses-tu ?".
Alors forcé de me répondre qu'il aimait le personnage, je
souriais l'air narquois et retournais à sa question première : "Oui, je
pense comme toi, alors ! "
Et bien ces années semblent être retour ! Il fut un temps où
dans les rues du Caire, on pouvait dire que l'on n'avait guère de sympathie
pour les Frères, essayez maintenant de dire que vous n'aimez pas les méthodes
de l'armée et sa manière d'exercer le pouvoir !
Extrait d'un article de France 24 [Lien : Carnet de route : le retour du mur de la peur dans l’Égypte"post-Morsem"] : "Le signe le
plus clair de la contre-révolution en cours reste néanmoins la reconstruction
méthodique du mur de la peur que les révolutionnaires de la place Tahrir
avaient fait tomber en 2011."
[...]
"Plusieurs Égyptiens horrifiés par la tournure des
événements, rencontrés au gré des reportages, ont refusé de s’exprimer ou
d’être cités dans des articles, de peur d’être dénoncés comme
"traîtres" face à la "guerre contre le terrorisme".
mardi 20 août 2013
lundi 19 août 2013
dimanche 18 août 2013
vendredi 16 août 2013
La part des choses...
Le problème quand un parti religieux est aux rênes d’un
pays, c’est que bien souvent ses dirigeants ne font pas la part des choses
entre aspirations du peuple et l’achat* de leurs places au Paradis.
* Et pour se l'acheter, ils disposent ni plus ni moins du trésor
public !
Le problème quand les militaires sont aux commandes d'un
état, c'est que bien souvent leurs dirigeants ne font pas la part des choses
entre aspirations du peuple et leur vanité aveuglante de petits caïds**.
** Et pour se l'assurer, ils disposent ni plus ni
moins de chars d'assaut !
[Une pensée pour l’Égypte sous les balles et les larmes]
jeudi 11 juillet 2013
Communiquer : Se mettre en relation avec...
Nous constatons fort vite que nous ne partageons aucun lexique commun ; pourtant, nous
sommes fils de l’ère du temps et fruits de ses technologies.
Il choisit donc de m’interroger en usant de cette racine commune ; concrètement, cela consiste à pianoter sa
question sur la plaquette ultra-technologique sortie de sa poche.
Demande à cette maîtresse ès linguistique de rendre ses mots
intelligibles dans un patois qui m’est connu.
Lumière est faite ! Désormais son incompréhensible
baragouinage révèle tout son sens.
Je lis, pianote, fait traduire … L’opération
se répète encore et encore !
Nous communiquons !!
Il fut des temps reculés où les gestes éclairaient
les incompréhensions mutuelles, aujourd’hui Google s‘en charge !
[Turquie, Juillet 2013]
mardi 9 juillet 2013
Cette génération perdue !
Pour les instits cette génération est une faillite :
« Pfff, que des enfants rois ! »
Pour les académiciens cette génération est une
faillite : « Pfff, que des utilisateurs d’argo ! »
Pour les bobos cette génération est une faillite :
« Pfff, que des fruits de la culture de masse ! »
Pour les décroissantistes cette génération est une
faillite : « Pfff, que des consommateurs invétérés ! »
Pour les soixante-huitard cette génération est une
faillite : « Pfff, aucune idée, que des moutons de Panurge ! »
... et pour les cireurs de chaussures cette génération
est une faillite : « Pfff, que des baskets ! »
[Turquie, Juillet 2013]
mercredi 19 juin 2013
jeudi 13 juin 2013
Manifestations de solidarité à Antalya (Turquie)
Par solidarité vis à vis des revendications et des luttes
menées par les manifestants de la Place Taksim, des sittings et manifestations ont également lieux à Antalya.
[Turquie - Antalya - Juin 2013]
mercredi 22 mai 2013
mercredi 8 mai 2013
Tanger - Detroit de Gibraltar (4)
Je vois des flots coquins danser maquillés d’une blanche
écume,
Lui, voit une mâchoire pouvant briser rêve et vie.
Je vois une plage de sable où se prélasser oisif,
Lui, voit un embarcadère à partir duquel il faudra renoncer
à tous appuis solides.
Je vois la côte espagnole,
Lui, voit aussi la côte espagnole.
Je vois 14 km d’un tendre bras de mer,
Lui, voit un océan.
Je vois un chapitre de mon livre d’histoire et le sujet
d’une de mes épreuves de géographie,
Lui voit un chapitre de son histoire et une désolante
épreuve dressée par la géographie.
En fait, je ne vois rien de particulier…
Lui voit l’enjeu d’une vie !
[Maroc, Tanger, détroit de Gibraltar - Avril 2013]
mardi 7 mai 2013
En contemplant le détroit de Gibraltar
Un jour, un homme, des hommes,
Tracent une ligne sur un bout de papier,
Déposent leurs armes sur les flans opposés d’une verte
vallée,
Glissent quelques fortunes dans les bonnes mains,
Stoppent leurs montures sur les rives d’un fleuve trop
tumultueux
Au départ les tensions perdurent,
S’apaisent,
Un jour cela fait consensus, ou presque…
Une énième frontière est née.
Désormais, d’un côté, on jugera légitime de se vautrer dans
l’opulence, de banqueter tout en
contemplant nos voisins "de la mauvaise rive" consommer leurs
famines
Les exploitant tantôt, c’est si simple, ils sont si faibles.
Et …
Et "les autres", enfin je veux dire : les
étrangers, qu’ils crèvent ! La ligne est tracée !
Ils se briseront désormais sur ce trait de crayon de jadis
devenu une herse à empaler les espoirs.
D’ailleurs je ne suis pour rien, n’est-ce pas ?
Qu’ils crèvent !
Certes, je ne le dis pas … je suis éduqué.
D’ailleurs je ne le pense même pas, car éduqué, je sais que
côtoyer certaines réflexions n’est pas sain !
Ca me rend morose de savoir que les autres claquent… Le
soleil brille aujourd’hui !
Partager ?
Tu ne comprends donc rien ! Et pourquoi moi ?
Quoique, en considérant l’exploitation comme une forme aboutie et moderne du
partage, alors oui, je puis m’y adonner.
Oui, je suis Chrétien pourquoi ? Même athée, oui
évidemment, j’ai des valeurs !
Mais que veux-tu dans mon œil la poutre de la crise trouble
ma vision, comment encore percevoir la paille de la misère ?
Allez, qu’ils crèvent
D’ailleurs je divague pourquoi ces mesquineries sur
le rien, le peu, le sec, l’inutile …
[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013]
lundi 6 mai 2013
Tanger - Detroit de Gibraltar (2)
Assis à côté de lui, je me perds dans ses yeux.
Son regard perce,
scrute la côte brumeuse que l’on distingue sans peine,
tente de lire l’indéchiffrable,
n’y décèle vraisemblablement rien dont il pourra se servir
le jour de…
La veille, un coreligionnaire laisser échapper :
« certains y restent »
Assurément, l’espoir est de toutes les forces dont la nature
nous a pourvu la plus profonde, la plus endurante et la plus noble… mais
« certains y restent ». L’oublier ? Impossible. L’ignorer :
le plus possible.
Son regard perce, mais rien ne perce de ses états d’âme.
Angoisse ? excitation ? stratégie ?
Entre son rêve, incarné dans ce regard et son être pesant,
il y a, en cette seconde, un abime. On ne saurait savoir combien est amère
cette masse, et combien ce corps se vit comme un boulet.
Sa pupille suit la course d’un goéland, la gorge est serrée.
Ravaler ses soupirs,…
un jour …
Son regard perce, mais infiniment plus puissant est le regard
de ceux qui travaillent à mettre en lambeau son rêve.
Son regard perce, et si inch’Allah, les 14 km de cette lame
impitoyable ne l’emporte, alors de l’autre côté, c’est lui qui sera percé de
regards… mais ceci est déjà une autre histoire
[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013]
Tanger - Detroit de Gibraltar
Il m’a dit être footballeur professionnel, que l’Europe sera le tremplin de sa carrière, il en est certain.
5 fois il a tenté cette traversée. 5 fois il a échoué. Alors
il attend la 6ème, ce moment viendra dès qu’il aura réamassé assez
d’argent. Il faut 1000 euros. C’est très long mille euros, … ça fait plus de 5
ans, qu’il est englué sur ces côtes marocaines. 1000 euros de p’tits boulots.
« 80 %, oui 80 % minimum des blacks que tu vois ici
sont là pour traverser ».
« Regarde ». Il sort son portable. « Ca
c’est un pot qui a réussi il va m’aider. Oui, lui est en Espagne. Grâce à lui
ça marchera, il va m’aider ».
Une laide et large cicatrice cisèle son avant bras… alors il
régurgite en propos chaotiques la violence policière : «gens tués, là dans
la forêt, tirs, oui sur le bateau, 2 survivants, interceptés, peur, cachés,
… J’ai des preuves ! »
Il baragouine les difficultés de sa vie ici : galères,
racisme, attente, besoin de fric, du fric…
. Le retour ? Impossible. Mais oui, où ai-je la tête, footballeur,
il me l’a déjà dit, oui. De toute façon il faut qu’il fasse fortune, pas
question de retourner au pays les mains vides.
Il raconte les zodiacs, si Dieu le veut, la mer, si Dieu le
veut, la nuit, si Dieu le veut, les
patrouilles, si Dieu le veut, … A nouveau le portable. Une photo. Combien
sont-ils ? Impossible de le déterminer. L’espoir, encore l’espoir.
Bien sûr qu’il aura le statu de réfugié, pourquoi ne
l’aurait-il pas ? Les autres : des tricheurs, lui l’aura.
Pourquoi ? « … » Et de toute façon il n’y a qu’à lui donner un
ballon et le monde comprendra !
J’ai tenté,… tenté seulement… de lui parler de ce qui
l’attend "de l’autre côté"
Se dissimuler, craindre, être exploiter parfois,
l’hostilité, la méfiance, peut être tantôt une
solidarité impuissante.
Le quasi impossible statu de réfugiés,
Le chômage,
La solitude parfois,
Les charters,
Mais en proie à l’espérance, la réalité brute n’est rien,
Mes mots étaient des bulles soufflées par les vents de
l’espoir
J’étais inaudible,
D’ailleurs, sa vie était pétrie de tant de difficultés, que
vouloir diluer ses rêves aurait été une barbarie.
Je me suis tu, …par lâcheté
… et moi aussi j’ai espéré
[Maroc, Tanger & détroit de Gibraltar - Avril 2013]
lundi 29 avril 2013
Un brin de causette...
Aller savoir pourquoi,... j’ai échoué dans une école !
J’ai ainsi suivi un cours de mathématiques, puis un cours de
français où l’on découvrait les déboires de Cosette aux mains des
Thénardier *.
Fort bien !
Désormais je puis donc lorsque quelques mioches m’alpaguent de leur
sempiternel : « Donne-moi un stylo »… leur demander de reformuler
en usant d’un lexique en symbiose avec leur fréquentation littéraire, et suis donc
plutôt en attente d’un : « Je vous prie damoiseau, d’avoir
l’amabilité de bien vouloir me remettre plume et encrier afin que chef-d’œuvre je
puisse rédiger »
* Il s’agissait de formuler une description d’une illustration
inspirée du roman.
[Maroc - Avril 2013]
dimanche 28 avril 2013
Télévision - 3 -
Aziz me dit qu’il serait bon que l’électricité arrive
jusqu’à la ferme.
Immédiatement, je pense à la possibilité de réfrigérer, de
s’éclairer, de communiquer,...
Puis il ajoute : « Comme ça je pourrai avoir une
parabole et une énorme télévision couleur* »
[Maroc, Mhamid (Semaine de woofing) - Avril 2013]
Télévision - 2 -
Que je
traverse le Maroc à vélo…
Qu’à mon
grand âge je ne sois point marié…
Que je
vienne aux portes du désert pour piocher un jardin (somme toute plutôt
théorique !)
Tout ça
n’a que très vaguement retenu son attention…
Par
contre, que je n’ai pas de télévision, ça c’est purement inconcevable,
incroyable, impensable !!!
Mais
comment puis-je vivre ainsi !
[Maroc, Mhamid (Une semaine de Woofing) -
Avril 2013]
Télévision - 1 -
La musique ou la cocotte-minute ont, selon certaines
interprétations rigoristes et fatwas, été déclarées "ḥarām"* car étant "chant
du diable" ou "voie de Satan".
…
Si j’étais de ceux qui décrètent, je jugerai bien plus
indispensable de trouver une bribe d’écrit sacré que j’interpréterai comme un
impératif de modération de l’usage télévisuel.
* ḥarām signifie en arabe : illicite ; interdit
[Maroc, Avril 2013]
samedi 27 avril 2013
Quand le rêve se prolonge bien au-delà du réveil, …
J’aime ces premières secondes où l’on se débarbouille de la
nuit, subsiste un temps un léger flottement interrogatif, qui doucement se
dissipe au profit de l’éveil de la conscience, et bientôt je me surprends du
lieu où j’ai sommeillé.
Le réveil a ça de l’accouchement, il nous offre l’espace de
quelques secondes une infinie innocence et la surprise que le monde
est !
S’en suit, un frottement d’œil plus tard, cette appréhension
sucrée, en accédant morceaux par morceaux au projet du jour.
Et lorsque l’engourdissement se dissipe tout à fait, pointe
également l’excitation de ce qui, toutes proportions gardées, sera :
L’aventure ! Je mesure combien dans les faits : "je ne sais
rien", car Inch’Allah, Inch’mes forces, Inch’les dénivelés ou bien plus
simplement Inch’mon pneu ! Cette sempiternelle incertitude génère une
douce excitation : la surprise étant assurément l’une des motivation
première du voyageur.
Alors, ... alors seulement je peux dégrafer les pans de toile de ma tente,
qui en se disjoignant, dévoilent les affriolantes parures des paysages et la
toilette matinale du ciel !
La journée commence, elle n'est tisée que d'inconnu, je m'y plonge avec ravissement...
[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]
Encore jamais utilisé (à ma connaissance) lors du tour de France !
Quand je sens mes dernières forces vacillées, j’ai recours à
mon dopant !
Quelle illusion de croire que le sport pouvait se pratiquer
sans user de ces méthodes.
Posologie : « A plonger au creux de l’oreille
durant toute la phase d’effort jugée trop ardue - renouveler autant de fois que les symptômes se feront
sentir »
Mise en garde : « dépendance probable –
possible états seconds proche de la gaîté »
Effets immédiats, résultats garantis !
Cette pilule porte le doux nom de : Brassen
Une dose et voilà que :
-
Ce sentier éreintant devient chemin de liberté. Cette
vieille mule n’aurait-elle d’ailleurs pas pour prénom Ulysse ?
-
Ces montagnes pellées dissimulent maintenant de vertes vallées
où Hélène traine ses sabots crottés.
-
Ces enfants couverts de poussières, reviennent à coup sûr
d’une fructueuse chasse aux papillons. J’en suis d’autant plus assuré, qu’aucun
lépidoptère n’a eu à souffrir leurs captures !
-
Que pensez des propriétaires de ces amandiers, qui
maintenant je le sais, attendent des bouches gourmandes.
-
Je rougis maintenant, imaginant mademoiselle dégrafer son corsage pour
donner la …
Je m’égare…
[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]
mercredi 24 avril 2013
L'ouvrage le plus vaste...
Ces sentiers déroulent leurs paysages bousillés, comme
autant de pages craquelées, desséchées, jaunies, étranges, d’un manuscrit dans
lequel je me plonge corps et âme.
Chaque col offre une pleine page que je m’empresse de
dévorer, pour ensuite reprendre calmement cette lecture, point par point.
Les virages eux, s’habillent de plus de subtilités, ils sont
la ponctuation, lèvent leurs secrets avec parcimonie.
Quand je bute sur un paragraphe qui me demande de prendre de
la hauteur je songe alors au suivant que je pourrai dévorer sans effort aucun.
Les chapitres sont fréquemment rédigés dans des styles fort
différents, tantôt austères, ou parsemés de dialogues courts souvent
explicatifs, parfois suaves ils peuvent alors être longs mais seront avalés
sans peine, frais ou brulants selon les heures de lecture.
Certaines pages sont parfois rédigées dans des langues
jamais rencontrées encore, il faut alors les apprivoiser et tenter de lever le
secret de ce codage nouveau.
Voilà, …ces sentiers déroulent leurs paysages bousillés,
comme autant de pages cornées, friables, antiques, mystérieuses, d’un manuscrit
qui m’est tombé dans les mains voilà quelques années.
Cet ouvrage, je le sais immense, intarissable, prodiguant
moult réponses mais plus de questions encore … Et assurément une vie ne permettra
d’en appréhender que quelques modestes chapitres…
[Maroc - Trip à vélo - Avril 2013]
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Petites réflexions de voyage,
Trip à vélo
mardi 23 avril 2013
Empathie et horreurs … échappons à l’apathie
Quand le degré d’horreur devient trop grand, quand ce que
l’on entend dépasse l’entendement, alors involontairement, mais invariablement
également, les faits glissent de la sphère du réel pour gagner le domaine de
l’abstraction, … et conséquemment deviennent même caution au doute.
L’empathie se trouble …
Si les faits durent encore, l’empathie suit même un schéma
de décroissance. Qui s’inquiète encore, je veux dire s’inquiète vraiment, des
conditions de vie des Afghans ?
70 000 morts en Syrie dans des douleurs dépassant le
concevable. On l’entend,… mais le degré d’horreur est tel, qu’il est absolument
impossible de s’en approprier l’étendu. D’ailleurs s’il y en avait 125 000 les
journaux en parleraient-ils plus ? Les citoyens prendraient-ils le chemin
de la rue ? Les diplomates gesticuleraient-ils d’avantages ? Peu
probable…
5 morts à Boston, … Le monde pense à Boston, souffre, vibre
de compassion !
Qui souffre d’un attentat à Mossoul ? Autant annoncer
une perturbation météo !
D’autre part, il y a des présomptions de culpabilité dans
l’inconscient de chacun. L’opinion publique ne prêtera pas le même degré
potentiel d’horreur à tous les agresseurs. Elle concevra aisément qu’un Taliban puisse torturer des
civils, par contre accepter une torture systématique à Guantanamo reste
toujours caution à une forme de doute.
Nous pouvons fort bien illustrer cela en analysant CERTAINS
des faits d’occupation d’Israël. Ainsi, peu ou prou n’osent croire qu’une armée
puisse lâcher des chiens sur des civils non armés, que des colons tirent sur
des paysans, personne ne peut croire que Tsahal vise délibérément des civils
gazaouis, personne n’accorde crédit aux témoignages de prisonniers torturés.
Pourquoi ?
Car, l’agresseur jouit d’une forme immunité, comme si
certains faits ne pouvaient être l’apanage de citoyens dont l’histoire est
jalonnée de tant de souffrances. Dès lors l’opinion prêtera invariablement un
plus haut degré d’humanité à un Israélien qu’à un Irakien.
Ainsi, nos journaux s’abstiennent pour la plupart de parler
de tortures, de meurtres orchestrés par des colons, etc… car le lectorat n’est
pas prêt à l’accepter et que face à de tels articles l’opinion risquerait de
crier à la manipulation, à des dérives fabulatrices, au complot antisémites… ou
encore plus ennuyeux commencerait à ne plus accorder crédit au journal rapportant ces
"extravagances".
A l’inverse évoquer des manifestations contre les colonies,
les attentes dans les check-points, le mur de séparation, reste tout à fait du
domaine de l’acceptable.
D’ailleurs, quand plus tôt je disais l’homme habité d’une
forme de foi en l’humanité, un plus ou moins haut degré d’empathie en fait, on
remarque qu’elle est directement corrélée à la proximité culturelle des victimes.
Ainsi 5 Américains semblent ne pas valoir 200 Pakistanais, du moins en quantité
d’encre couchée dans nos journaux et flots de propos des badauds.
Là également Israël tire son épingle du jeu. Ainsi, l’un de
ses citoyen victime attirera une bien plus grande compassion qu’un Palestinien
sur le carreau.
Enfin dans notre appropriation de l’horreur, le temps sur
lequel s’étale la violence et la fréquence des bains de sang ont une grande
influence.
Les Etats-Unis, la Norvège, … ont l’immense chance de n’être
que rarement victime d’attentats meurtriers, l’Irak n’a pas cette chance !
L’Irak recevra donc un traitement comptable de son horreur (X morts à tel
endroit) et les Etats-Unis un traitement émotionnel (témoignages, éditoriaux,
analyses, enchâssement du drame dans la vie de proches,…)
Il faut pour attirer l’émotion, plutôt rester de l’ordre de
l’exception.
Echelle absolue de l’horreur, degré d’infamie
potentiellement accordable à l’agresseur, proximité culturelle avec les
victimes, fréquences et durée de l’inconcevable, voilà comment nous traitons
les flux émotionnels qui nous parviennent (faits déjà plus ou moins édulcorés
par ceux qui nous les rapportent).
C’est au regard de cette mécanique interne, qu’il
faudrait pouvoir aujourd’hui reconsidérer notre empathie avec le peuple syrien,
irakien, afghan, palestinien… C’est
sans nul doute déplaisant, mais c’est notre devoir, c’est indispensable…
samedi 30 mars 2013
Education 1.1 : Ces manuels scolaires fort utiles !
Si je souhaite assimiler (voir digérer) le programme
scolaire marocain, il me suffit de poursuivre la consommation effrénée de
cacahuètes et amandes, car c’est immanquablement pages de cahiers et manuels scolaires
qui servent à élaborer les cornets !!!
Remarque (1) : Ainsi, un jour à la fin d’un concert, tant de ces
feuillets jonchaient le sol, que j’aurai pu rédiger le bulletin du petit Aziz, fils du vendeur.
Remarque (2) : Je pense qu'en bas de chaque page de manuel scolaire marocain, il serait judicieux d'indiquer : "Ne pas jeter sur la voie publique". Ne serait ce alors pas un manuel doublement éducatif ???
[Maroc, mars 2013]
Education 1.0 : Education à l'environnement
Parole de Marocain :
« Tu sais, ce n’est pas évident cette éducation à l’environnement dont tu
me parles, quand la seule poubelle que ces enfants ont pu voir, c’était une
photo !!! »
[Maroc, Mars 2013]
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Petites réflexions de voyage,
Trip à vélo
vendredi 29 mars 2013
Bas-côté, sans bas de côté !
Au fil de ces kilomètres à vélo, Il y a mille raisons pour
lesquelles j’ai fini dans le bas-côté :
-
Par rêverie, évidemment !
-
Claqué par le vent et ces jours là resteront mémorables.
-
Après avoir essuyé une salve de klaxon qui signifie sans
détour : « dégage, je passe »*
-
Pour vérifier en me tordant le cou, s’ils étaient bien
quatre sur la mobylette !
-
Parce qu’il est tout bonnement impossible de discerner ce
qui est route de ce qui est bas-côté.
- Pourtant, le plus souvent, c’est en m’infligeant des claques
que j'y ai fini ... Car à ma connaissance c'est encore de nos jours le seul remède pour faire déguerpir ses p*** de mouches !!!
Enfin, à mon grand dam, jamais au grand jamais, à cause d’un
jupon coquin d’une bergère jolie !
* Généralement plus le klaxon est sur une tonalité
grave plus le véhicule est imposant… quand le diapason indique poids-lourd, je
m’y plie sans résister !
[Maroc - Trip à vélo - Mars 2013]
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